Les négociations nationales sur les minima salariaux 2022, débutées en décembre 2021, se sont achevées le 17 février.
Contexte de ces négociations :
Dès septembre 2021, la situation a été marquée par l’augmentation massive (13%), et déjà d’évolution imprévisible, des prix du gaz et du pétrole, qui sont le fruit de la concurrence internationale entre les trusts, les gouvernements et des oligarchies diverses.
Dans le contexte où il n’y a eu aucune augmentation des minima de branche en 2021 : PRESANSE proposait 0,3%, ce qu’aucun syndicat n’a signé (alors que les services avaient bénéficié des aides de l’état, et souvent refusé de compenser aux salariés les pertes de salaire liées au chômage partiel).
Les salaires minima de notre branche restent donc, avant la négociation, ceux de 2020.
Déroulement des négociations :
- L’augmentation officielle du coût de la vie, qui est 2,8%, ne tient pas compte des prix de l’énergie (gaz, électricité, carburants…) ni des loyers.
- Trois syndicats (CFDT, CGT et SNPST) revendiquent une augmentation identique pour tout le monde en masse (numéraire), prenant appui sur la revendication de 183 euros des salariés des secteurs médico-sociaux, non satisfaite dans le secteur privé.
- FO, sans s’y opposer (la convention collective spécifie que la négociation des minima salariaux, habituellement négociée en pourcentage, est unique pour toutes les classes, ce qui ne serait plus le cas), n’a cessé, cependant, de rappeler que :
- le SMIC a augmenté de 4,14% depuis 2020 (et pas les salaires) ;
- Depuis décembre (dernière augmentation du SMIC), le niveau de la classe 1 est devenu inférieur au SMIC de 0,8%, alors qu’en 2014 (date d’application de la grille actuelle), il était de 3,9% au dessus du SMIC (ce qui n’a cessé de diminuer, du fait de la politique de PRESANSE) ;
- du fait de la négociation unique, ce n’est pas seulement la classe 1, mais l’ensemble des minima de la grille qui a été dévalorisé par rapport au SMIC de près de 5%.
- PRESANSE refuse de trancher entre les modes de négociation, joue la montre, n’indiquant sa position qu’en fin de matinée le 17 février, dernier jour des négociations : 1,5%, qui, de suspension de séance en suspension de séance, deviendront : « 2,4% dernier carat », assortis de l’augmentation des frais de déplacement et de repas, et de l’assimilation de la classe 1 à la classe 2 (c’est « généreux »,… mais les minima réels ne peuvent pas être au dessous du SMIC).
LE CHOIX DE PRESANSE, C’EST LA BAISSE DU COÛT DU TRAVAIL
Quelques précisions sur le SEGUR : le 18 février, lendemain de notre fin de négociations, les salariés médico-sociaux des deux conventions 51 et 66 sont conviés par Jean Castex, et deux branches patronales (Fehap et Nexem) à une « conférence sociale », pour fusionner au rabais leurs deux conventions collectives, en échange de quoi les 183 euros leur seraient accordés…mais avec toutes les conditions pour les leur reprendre. La CFDT, dans ces branches, y est favorable, alors que la CGT et FO (majoritaires) y sont opposées.
A suivre, car nous sommes dans le même OPCO que les médico-sociaux, et PRESANSE suit l’affaire. La diminution du nombre de conventions collectives est partie intégrante de la politique de baisse du coût du travail du gouvernement.
Depuis le 24 février, c’est l’invasion de l’Ukraine par Poutine, représentant des oligarques russes du gaz et du pétrole, concurrents des capitalistes du CAC 40, qui prolonge cette concurrence économique par une menace de guerre aux développements imprévisibles.
Dans cette situation, tous les peuples, russe, ukrainien, et à l’échelle internationale, sont pris en otages, car ce sont eux, et non les oligarques, ni les patrons du CAC 40, qui subissent au premier chef et de plein fouet tant les violences de la guerre que les sanctions économiques et les embargos, dont la hausse incontrôlable des prix du gaz, du pétrole, des carburants, du blé…etc.
Dès le 25 février, les Confédérations CGT, FO, CFDT, CFTC et CFE-CGC ont signé ensemble un communiqué de presse contre la guerre, pour la paix immédiate, sur la base de la déclaration constitutive de l’OIT : « Une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale ».
Pour la deuxième année consécutive, les minima de branche sont dévalorisés par rapport au SMIC, alors que les prix augmentent de façon incontrôlable.
C’est la voie de la banalisation de la baisse des salaires,
C’est la voie de leur remplacement par des primes non pérennes,
C’est la voie de la baisse, voire de la suppression des cotisations sociales : chômage, retraite…
C’est la convention collective qui est en danger.
FO ne sera pas signataire de l’accord national sur les minima salariaux à 2,4%
Les négociations sur les salaires réels se déroulent actuellement dans les services, sur la base du maintien du pouvoir d’achat, avec des revendications bien supérieures.
FO invite les salariés des services à se réunir et à s’organiser,
et revendique une hausse des salaires réels de 5%,
avec un talon minimum de 100 euros mensuels.